Ouest-France Publié le 22/05/2020 à 19h18
La liste Concarneau Solidaire et durable juge « inutile et dangereux » le projet de serres industrielles de Pellan porté par Savéol. Un projet du « monde d’avant » selon lui.
Dans un communiqué, le collectif Concarneau Solidaire et Durable dont la liste est menée par Élisabeth Janvier aux municipales, déclare s’opposer fermement à l’implantation de serres industrielles au lieu-dit Pellan. « Le 1er mars 2019, la Communauté d’agglomération avait voté la commande d’une étude de faisabilité, visant à fournir l’énergie de l’incinérateur Valcor au profit d’un projet de serres industrielles porté par Savéol, au lieu-dit Pellan à Concarneau. En février 2020, un rapport de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) précisait les conditions d’implantation de ce projet et soulignait nombre d’interrogations quant à sa réalisation. »
Un projet qui fait partie « du monde d’avant »
« À l’heure où la crise sanitaire du Covid19 nous interroge sur les modèles économiques à porter, le projet de serres envisagé à Concarneau fait clairement partie du monde d’avant, explique le collectif citoyen Entre 2009 et 2017, la surface agricole utile de Concarneau est passée de 1273 à 760 ha. Ce projet propose d’artificialiser 15 hectares supplémentaires pour installer une usine à tomates hors-sol, récoltées hors saison. C’est un modèle énergivore, qui porte gravement atteinte à l’environnement, propose uniquement des emplois précaires et reste vulnérable. Enfin, il entre en contradictions avec tous les schémas d’orientations élaborés par CCA, le Plan climat air énergie territorial, ou le Schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires voté par la Région. »
« À l’heure où le confinement a conduit de plus en plus de Concarnois à s’approvisionner en circuits courts, Concarneau Solidaire et Durable choisit sans équivoque la voie d’une agriculture paysanne qui développera notre autonomie alimentaire, et permettra à de jeunes exploitants de créer leurs propres emplois, non délocalisables, en phase avec les besoins de notre ville. »
Menace sur l’eau
Le collectif juge que sur le plan environnemental, les impacts sont nombreux : « suppression des haies existantes, atteintes au bien-être des riverains et aux paysages, menaces sur la biodiversité, assèchement des zones humides, imperméabilisation des sols, augmentation du trafic routier. À l’heure du réchauffement climatique, le projet constitue, en outre, une menace sérieuse sur la quantité et la qualité de la ressource en eau. En un mot, des tomates sous serre chauffées hors-sol, sous perfusion d’engrais chimiques, se situent à l’opposé de l’agriculture paysanne. »
« Sur le plan énergétique, l’incinérateur de déchets est censé fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement des serres. On nous parle de « valorisation ». Cette logique industrielle est contraire à l’objectif d’un territoire zéro déchet. En s’engageant sur le projet Savéol, nul retour en arrière ne sera possible. »
« La loi du silence »
Un projet qui se construit selon le collectif « dans l’opacité. Interrogé lors du débat public organisé le 3 mars 2020 par Bretagne Transition, alors même que le rapport de la MRAE est public depuis le 20 février 2020, Marc Bigot, actuel adjoint à l’urbanisme et candidat à la mairie, ne délivre aucune information sur ce dossier, alléguant un hypothétique secret de l’instruction. Alors que le projet pose des problèmes environnementaux évidents, la municipalité actuelle et CCA se refusent à délivrer des informations. L’importance de la question méritait pourtant d’organiser une réunion publique, voire un débat citoyen sur le sujet. Refuser d’informer, c’est tenir la population à l’écart du processus de prise de décision. Un tel refus relève du mépris et de la méfiance à l’égard des Concarnois. »
Concarneau Solidaire et Durable affirme « son soutien sans faille au collectif CSCR (collectif spontané de Concarnois et de riverains). Il appelle à signer la pétition demandant l’arrêt total du projet de serres. »
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