Serres de Pellan : le collectif de riverains répond aux porteurs de projet
Publié le 14 juin 2020 à 19h39 - Guirec Flécher
Le projet, situé à Pellan, dans la campagne beuzécoise, a pour but de construire deux serres en verre pour y produire des tomates hors sol et sans pesticide, pour le compte de Savéol. (Le Télégramme/Olivier Desveaux)
Le Collectif spontané de Concarnois et de riverains a décidé de prendre la parole, suite aux déclarations d’Arnaud Kerleroux, du Groupement d’intérêt économique « Les Serres de Cornouaille », qui porte le projet de serres chauffées à Pellan
Début juin, Arnaud Kerleroux, du Groupement d’intérêt économique « Les Serres de Cornouaille », s’exprimait dans nos colonnes pour répondre aux vives contestations suscitées par le projet d’installation de serres de tomates chauffées, au lieu-dit Pellan. Le Collectif spontané de Concarnois et riverains (CSCR), créé en mars pour s’opposer au projet, souhaite répondre à certains arguments. « M. Kerleroux parle de nous sans même nous connaître. En tant que porteur de projet, il aurait dû s’adresser directement aux riverains », regrette Yves Le Roy (*), l’un des trois porte-parole du collectif. « Il dit que ce sont les critiques d’une minorité. Pourtant, nous avons réuni en un mois plus de 2 650 signatures sur notre pétition et une vingtaine d’associations, toutes scandalisées par la nature du projet », poursuit celui qui estime ne « pas être dans la simple défense d’intérêts privés » et se disant même « prêt » à travailler avec les élus sur des alternatives
Le CSCR souhaite également remonter à ce qui est, selon eux, le « fond du problème ». À savoir l’incinérateur de déchets, géré par le syndicat mixte Valcor, qui devrait fournir la chaleur nécessaire aux tomates. « On souhaite ramener le débat sur les six communautés de communes, toutes adhérentes à Valcor. Nous avons été approchés par des élus d’autres EPCI et seuls ceux de CCA ne nous ont pas contactés », affirme le porte-parole, qui ajoute avoir rencontré le député Erwan Balanant pour parler longuement du dossier.
Sur les arguments économiques avancés par les porteurs du projet, le collectif se montre là encore très sceptique. « M. Kerleroux s’inscrit comme sauveur de l’emploi à Concarneau. Mais est-ce que son modèle économique est si vertueux que ça ? On en doute, comme on doute de l’aspect environnemental ».
La taille du projet dénoncé
Yves Le Roy dénonce aussi la taille de l’installation des serres, qui avoisinerait les quinze hectares. « Il faut se rendre compte que c’est plus grand que les zones de Colguen, de Kersalé, ou du port de Concarneau. Peut-on opter pour un projet qui va artificialiser autant de terres agricoles, en sachant que cela va être irréversible ? ».
Enfin, le collectif de riverains pointe la problématique de l’eau. « Ils ne s’engageront pas à pomper dans les nappes phréatiques sauf en cas de besoin selon eux. Cet argument nous a fait bondir. Des sondages ont déjà été réalisés dans les champs, ils ont donc déjà prévu où se feront les forages. On a alors du mal à croire qu’ils n’iront pas pomper de l’eau, alors que la fragilité de la ressource à Concarneau est de plus en plus importante ».
(*) Yves Le Roy est également présent sur la liste « Concarneau et solidaire et durable ».
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